
Retour sur la réunion du 25 février 2025
À la suite des travaux engagés l’année dernière sur le contexte et les problématiques de la filière agrivoltaïque à La Réunion, TEMERGIE a organisé un webinaire pour éclairer ses adhérents sur un des sujets remontés : le manque de visibilité sur l’étude menée par l’ADEME. Ce temps d’échange a permis aux participants de faire le point sur l’étude méthodologique pilotée par l’ADEME. Il s’agissait notamment de mieux comprendre les fondements de cette démarche nationale, ses déclinaisons régionales, ainsi que les perspectives de mise en œuvre concrète pour le territoire réunionnais.
Une étude nationale déclinée dans cinq régions, dont La Réunion
L’étude, présentée par Marie-Sophie Gérard (Chargée de mission Accompagnement technique à l’ADEME Océan Indien), s’inscrit dans la continuité d’un premier travail publié en 2022 par l’ADEME, visant à définir les contours de l’agrivoltaïsme avant même la promulgation de la loi APER. Cette première phase a abouti à un guide de classification des projets photovoltaïques sur sol agricole, structuré autour de trois critères : services rendus à l’agriculture, maintien de la production et des revenus agricoles.
Dans un second temps, une phase d’expérimentation territoriale a été lancée dans cinq régions pilotes, dont La Réunion, seule région d’outre-mer impliquée. Objectif : tester la robustesse et la pertinence de la méthodologie dans des contextes locaux variés et spécifiques, comme celui de l’île (cultures pérennes, contraintes foncières, etc.).
Une méthode en cours de consolidation
Sur la base d’un échantillon d’une dizaine de projets réunionnais (sélectionnés parmi une quinzaine recensés localement), les prestataires mandatés ont réalisé une évaluation « à blanc », sans juger les projets, mais pour tester les exigences méthodologiques : accessibilité des données, critères utiles ou au contraire inadaptés, etc.
Ces retours ont ensuite été partagés avec les membres locaux de la CDPENAF (Commission Départementale de Préservation des Espaces Naturels, Agricoles et Forestiers), afin de recueillir leur appréciation sur la faisabilité, les freins et les points de vigilance liés à cette grille d’évaluation.
Plusieurs spécificités réunionnaises ont ainsi été remontées, comme la rareté du suivi comptable à la parcelle, la difficulté d’appliquer certains critères à des cultures comme la vanille, ou encore la nécessité de mieux articuler la méthodologie avec les réalités du terrain.
Et maintenant ?
Les livrables finaux – comprenant le panorama régional, la méthodologie consolidée et une trame de justificatifs à destination des porteurs de projet – sont attendus pour le second semestre 2025. Ces outils viendront en complément du guide d’instruction publié par le ministère, avec une vocation plus qualitative et territorialisée.
Des formations et actions de communication seront organisées par l’ADEME pour permettre une bonne appropriation locale des outils, tant par les porteurs de projets que par les services instructeurs.
Enfin, les échanges ont souligné l’importance d’une dynamique collective : la méthodologie ne pourra jouer son rôle que si elle est réellement partagée, comprise et utilisée par l’ensemble des acteurs (services de l’État, développeurs, monde agricole, collectivités…).