Hydrogène vert : enjeux, usages et perspectives dans les territoires insulaires et en France

Hydrogène vert : comprendre les enjeux d’un vecteur énergétique en plein essor

En avril 2025, la France a actualisé sa Stratégie Nationale Hydrogène, réaffirmant le rôle clé de ce vecteur énergétique dans la transition vers la neutralité carbone. Ce plan fixe des objectifs ambitieux : atteindre 4,5 GW de capacités d’électrolyse d’ici 2030 puis 8 GW d’ici 2035. Derrière ces chiffres, des objectifs clairs : réduire la dépendance aux énergies fossiles et renforcer l’autonomie énergétique du pays. 

Toutefois, si cette stratégie dessine une feuille de route cohérente pour l’Hexagone, elle ne prend pas explicitement en compte les spécificités des territoires ultramarins, et notamment des Zones Non Interconnectées (ZNI) telles que La Réunion. Or, ces territoires, insulaires et non raccordés au réseau électrique continental, font faces à des défis énergétiques particuliers. À La Réunion, en 2023, le taux de dépendance énergétique s’élevait à 88,6 %, témoignant d’une forte dépendance aux énergies fossiles importées, mais aussi à certaines ressources renouvelables indirectement importées, telles que les biomasses solides granulées de bois et les biocarburants liquides.  

Dans ce contexte insulaire, l’hydrogène peut-il vraiment offrir une solution adaptée et durable ? Pour mieux cerner cette problématique, il convient d’abord de comprendre de quoi il s’agit et quelles sont ses différentes formes. 

L’hydrogène : de quoi parle-t-on, à quoi sert-il ?

L’hydrogène est un gaz léger et abondant, utilisé comme vecteur d’énergie : il ne produit pas d’énergie directement, mais permet de la stocker, la transporter ou la restituer. Grâce à cette fonction, il facilite notamment le stockage de l’électricité renouvelable excédentaire, produite par exemple par des installations solaires ou éoliennes, permettant ainsi une meilleure gestion de l’intermittence de ces sources. 

Il joue un rôle clé dans la décarbonation des secteurs difficiles à électrifier, comme l’industrie lourde ou la mobilité longue distance. Parmi les usages prioritaires, on compte la mobilité lourde (camions, bus, trains), les applications industrielles à haute température (sidérurgie, chimie), et la production d’énergie stationnaire décarbonée. 

Aujourd’hui, 94% de l’hydrogène produit en France est encore d’origine fossile, issu de la conversion du gaz naturel par un procédé très émetteur de CO₂ : c’est ce qu’on appelle l’hydrogène « gris ». 

Pour en réduire son impact environnemental, plusieurs alternatives bas-carbone ont été développées :  

Les différentes formes d’hydrogène

  • Gris : issu de gaz naturel, très émetteur de CO₂.
  • Bleu : produit selon le même procédé que le gris, mais avec captage et stockage du CO2.
  • Blanc : naturellement présent dans le sous-sol, encore peu exploité à ce jour. 
  • Rose : produit par électrolyse alimentée par de l’électricité d’origine nucléaire. 
  • Vert : issu de l’électrolyse alimentée par des sources renouvelables (solaire, éolien, hydraulique)

Ces différentes formes sont souvent regroupées sous le terme d’ hydrogène bas-carbone », car leurs méthodes de production permettent de réduire fortement voire d’éliminer les émissions de gaz à effet de serre. La stratégie nationale mise sur ces différentes filières, avec une priorité accordée à l’hydrogène vert, afin de décarboner des secteurs stratégiques tels que l’industrie, le transport et le stockage d’énergie en vue d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 

La stratégie nationale : ambitions et leviers pour un hydrogène bas carbone 

Cette ambition nationale s’appuie sur une feuille de route actualisée, précisant les cibles, moyens et priorités d’action. 

Un cap clair fixé par l’État 

Depuis 2018, la France a défini une trajectoire progressive pour le développement de l’hydrogène décarboné. Celle-ci s’est construite par étapes, avec des objectifs qui ont évolué au fil du temps. Trois grandes phases permettent de retracer cette construction progressive  

Le Plan hydrogène pour la transition énergétique (2018) 

Ce plan fondateur, publié par le ministère de la Transition écologique en 2018, permet de poser les premières bases pour le développement d’une filière hydrogène en France.  

🎯Objectifs : « Accompagner l’innovation et les premiers déploiements industriels de l’hydrogène décarboné, pour être prêt à en faire un pilier de la transition énergétique à moyen terme. »
➡️ La stratégie nationale pour le développement de l’hydrogène décarboné (2020) 

Annoncée en septembre 2020, cette stratégie marque une montée en puissance de l’engagement de l’État, avec des ambitions élevées face aux enjeux environnementaux, économiques et de souveraineté énergétique. 

🎯 Objectifs :  

  • Décarboner l’économie via le déploiement massif de l’électrolyse 
  • Développer les mobilités lourdes à l’hydrogène 
  • Créer une filière industrielle nationale compétitive

➡️ Mise à jour de la stratégie nationale hydrogène en 2025  

Cette révision reflète d’abord une prise de conscience des délais de mise en œuvre des projets, souvent plus longs que prévu, notamment en raison des contraintes réglementaires, des retards dans les chaînes d’approvisionnement et des procédures d’autorisations. Par ailleurs, les retours d’expérience ont mis en évidence la nécessité de mieux intégrer l’hydrogène dans les écosystèmes locaux, ce qui suppose une approche plus progressive, mais aussi plus réaliste, en phase avec les usages réellement matures. 

🎯 Objectifs :

  • Objectifs ajustés : Révision à la baisse des capacités d’électrolyse prévues pour 2030 et 2035 par rapport aux ambitions de 2020. 
  • Pragmatisme renforcé : Anticipation d’une montée en puissance plus progressive des technologies. 
  • Soutien à l’innovation et la R&D : Renforcement des aides à la recherche et à l’industrialisation de la filière 

L’ADEME, un acteur clé de l’innovation 

Au-delà de l’État, plusieurs opérateurs publics accompagnent le déploiement de cette stratégie. L’ADEME joue un rôle structurant dans la mise en œuvre de la stratégie nationale pour l’hydrogène bas-carbone, notamment en soutenant l’innovation à travers des appels à projets.  

Le plus récent, IDH2- Innovation et démonstration Hydrogène, lancé le 6 mai 2025, vise à soutenir les projets innovants dans la production, le transport et les usages de l’hydrogène bas carbone.  

🔗 Innovation et démonstration Hydrogène | IDH2

Parallèlement, l’ADEME propose également un appel à projets dédié aux Véhicules utilitaires légers à hydrogène – VUL H₂, qui a pour objectif de soutenir l’acquisition de véhicules utilitaires hydrogène neufs à pile à combustible, d’un PTAC supérieur ou égal à 2,5 tonnes. Ce dispositif vise à favoriser l’émergence d’une mobilité professionnelle décarbonée, en cohérence avec les ambitions de la filière. 

🔗 Véhicules utilitaires légers à hydrogène – VUL H₂ | Agir pour la transition écologique 

 Ces dispositifs s’inscrivent dans la dynamique de la stratégie nationale d’accélération de l’hydrogène décarboné, lancée en 2020 et actualisée en avril 2025, avec pour objectif de structurer la filière autour d’acteurs économiques capables de proposer des solutions concrètes. 

Un levier de flexibilité pour le système énergétique 

La volonté de développer l’hydrogène bas carbone s’inscrit également dans la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) nationale. Il est identifié comme un vecteur stratégique de flexibilité, capable de faciliter l’intégration des énergies renouvelables intermittent (solaires, éolien) en stockant les excédents, en désynchronisant production et usage, en décarbonant des secteurs complexes comme l’industrie lourde ou les transports intensifs.  

La PPE nationale fixe une trajectoire ambitieuse pour 2024-2028, visant à :  

  • Multiplier les démonstrateurs Power-to-Gas, avec une montée en puissance de 1 à 10 MW aujourd’hui à 100 MW en 2028 ; 
  • Porter l’incorporation d’hydrogène décarboné dans l’hydrogène industriel à 40 % d’ici 2028 ; 
  • Développer des usages dans la mobilité, avec un objectif de 800 à 2 000 véhicules lourds à hydrogène à cet horizon. 

Ces objectifs ambitieux se déclinent aujourd’hui dans des projets concrets, qui permettent d’évaluer les conditions de réussite et les limites du développement de l’hydrogène bas carbone. 

Hydrogène vert : premières applications, premiers défis 

Les ZNI, comme la Corse, la Guyane ou La Réunion, offrent un terrain d’expérimentation idéal pour l’hydrogène vert. Des projets comme Alchymiste (Corse) ou CEOG (Guyane) démontrent un potentiel fort en matière d’autonomie énergétique et de flexibilité du système électrique.

Pour concrétiser la stratégie nationale hydrogène, plusieurs projets pilotes voient le jour sur le territoire. Véritables laboratoires, ils permettent d’évaluer les performances techniques, économiques et environnementales des différentes applications de l’hydrogène vert dans des secteurs clés comme l’industrie, la mobilité ou le stockage. 

Ces premières réalisations permettent de mesurer à la fois les atouts de cette technologie prometteuse, mais aussi les défis techniques et économiques qui restent à relever.  


Energy Observer : stocker l’énergie

📍Tour du monde
🔧Projet porté par : Energy Observer Developments
➡️Mise en service : 2017
🎯Objectif : Tester et prouver l’efficacité d’un mix énergétique innovant en mer sans émissions de CO2 

 

Comment ça fonctionne ? 

Atouts 

⚠️Limites 

  •  Panneaux photovoltaïque (200 m²), 2 éoliennes à axe vertical, hydro générateur. 
  • L’électricité renouvelable alimente un électrolyseur embarqué, qui produit de l’hydrogène à partir d’eau de mer dessalée et purifiée 
  • Hydrogène stocké dans 8 réservoirs de 332 L (63 kg, équivalents à 230 L d’essence) 
  •  Prolongateur d’autonomie par rapport aux batteries classiques 
  • À densité massique équivalente, l’hydrogène embarqué offre jusqu’à 7 fois plus d’autonomie
    Système intégré, résilient, démonstrateur inspirant pour les navires du futur 
  •  Capacité limitée par les conditions météo 
  • Coûts de R&D importants
  • Modèle difficilement transposable à l’échelle industrielle 

🚍Lhyfe Vendée : une mobilité locale  

📍Bouin, Vendée
🔧Projet porté par : Lhyfe
➡️Mise en service : 2021
🎯Objectif : Produire localement de l’hydrogène vert à partir d’énergie éolienne pour des usages principalement liés à la mobilité. 

 

Comment ça fonctionne ? 

Atouts 

⚠️Limites 

  • Électricité fournie par des éoliennes offshore
  • Eau de mer dessalée et purifiée injectée dans un électrolyseur alcalin (1 MW → 2,5 MW prévu)
  • L’hydrogène est ensuite purifié, compressé, stocké et distribué 
  •  1er site industriel opérationnel produisant de l’hydrogène vert à partir d’éolien en direct. 
  • Boucle énergétique locale (énergie vendéenne → hydrogène local → mobilité locale)
  • Valorisation du potentiel éolien de la région 

 

  •  Coûts élevés pour l’électrolyse, le traitement de l’eau et la compression

 

🚚 Corridor H2 : Décarboner le transport sur longue distance 

📍 Axe Méditerranée – Vallée du Rhône – Rhin (Occitanie, AURA, PACA, Grand Est)
🔧Projet porté par : Région Occitanie + partenaires : GRTgaz, Lhyfe, Qair, Air Products, SEVEN, TotalEnergies, etc.
➡️Mise en service : 2025
🎯Objectif : Développer un corridor hydrogène pour la mobilité lourde et l’industrie via une chaîne H₂ complète 

 

Comment ça fonctionne ? 

Atouts

⚠️Limites

  •  L’hydrogène est produit localement par électrolyse de l’eau (électrolyseur de 1,6 t/j à Grenoble)  
  • Il est stocké sous forme gazeuse (200–700 bars) et transporté vers les stations  
  • Les stations distribuent l’H₂ aux véhicules via des pompes H70 (700 bars) ou H35  
  • Flottes professionnelles (utilitaires, taxis, bus, bennes à ordures…) utilisent ces stations en région AURA  
  • Projet articulé autour de 20 stations, 15 électrolyseurs, 1 200 véhicules légers 
  • Réduction directe des GES et pollution locale  
  •  Autonomie > 500 km / plein en 5 min (véhicules H₂) 
  • Production d’H₂ verte sur place : indépendance énergétique 
  • Initiative duplicable à d’autres régions 
  • Stimulation de la filière hydrogène française (emplois & industrie) 
  • Coûts élevés (infrastructure, véhicules H₂ encore chers) 
  • Besoin de flottes captives pour rentabiliser 
  • Maintenance spécialisée requise 

 

🏭Masshylia : l’hydrogène vert au service de l’industrie  

📍La Mède
🔧Projet porté par : TotalEnergies & Engie
➡️Mise en service : 2026
🎯Objectif : Alimenter la bioraffinerie de la Mède avec de l’hydrogène vert produit par à partir d’énergies renouvelables. 

 

Comment ça fonctionne ?  

Atouts 

⚠️Limites 

  •  Électrolyseur de 120 MW installé au cœur de la bioraffinerie  
  • Production moyenne : 50 tonnes d’hydrogène vert par jour 
  • Électricité fournie par plus de 300 MW de fermes solaires et éolienne, avec un complément via le réseau. 
  • Stockage d’hydrogène intégré et système de gestion énergétique pour compenser l’intermittence des EnR. 
  •  100 000 tonnes de CO₂ évitées par an, soit l’équivalent des émissions annuelles de 10 000 Français 
  • Approvisionnement continu en hydrogène vert grâce au couplage EnR + stockage 
  • Contribue à la réduction de l’empreinte carbone des biocarburants, sous réserve de la durabilité de l’ensemble de la chaîne. 
  • Dépendance partielle au réseau électrique pour garantir la continuité 
  • Investissement initial très élevé 
  • Complexité technique : intégration ENR + électrolyse + stockage sur un même site industriel. 

Hydrogène vert en milieu insulaire : contraintes et opportunités 

Les zones non interconnectées (ZNI), comme les territoires d’Outre-mer et la Corse, présentent des caractéristiques idéales pour expérimenter l’hydrogène vert : dépendance aux énergies fossiles, besoin d’autonomie énergétique, réseau électrique isolé, fort potentiel en énergies renouvelable. 

🔐 Un cadre réglementaire adapté 

  • Le Plan national hydrogène (2018) identifie les territoires ultramarins comme prioritaires pour le déploiement de projets pilotes, en raison de leurs contraintes spécifiques et de leur potentiel en ENR 
  • D’après la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie, les ZNI étant confrontées à des besoins en flexibilité et en stockage pour intégrer les énergies renouvelables, peuvent servir de terrain d’expérimentation pour des projets pilotes, grâce à un cadre réglementaire favorable. 

🛈 À noter : la Stratégie nationale pour le développement de l’hydrogène décarboné, dans ses versions de 2020 et 2024-2025, ne mentionne pas explicitement les ZNI. Néanmoins, plusieurs projets pilotes en milieu insulaire ont été lancés ou accompagnés dans le cadre de dispositifs de soutien à l’innovation ou à la transition énergétique (France Relance, ADEME, investissements d’avenir…). 

Exemples de projets en milieu insulaire

Alchymiste  

📍 Corse
🏗️ Porteur de projet : Corsica Sole, avec l’appui de l’ADEME et France relance
🎯 Objectif principal : Fournir une autonomie énergétique complète à un site isolé, sans recours au fossile, en valorisant l’énergie solaire excédentaire par production et stockage d’hydrogène. 

Avantages 

⚠️ Inconvénients 

  • Autonomie énergétique hors réseau à l’échelle du site concerné 
  • Zéro émission de GES en phase d’exploitation  
  • Technologie hybride scalable (batteries + H₂) 
  • Capacité de 10 MW 
  • Coût d’investissement élevé
  • Maintenance spécialisée
  • Humidité et climat exigeants
  • Cadre réglementaire pas adapté : l’hydrogène produit à partir d’énergie solaire excédentaire n’est actuellement pas reconnu comme renouvelable selon les réglementations européennes actuelles
  • Mix électrique local encore carboné : impact indirect sur les émissions si recours au réseau pour la compression 

 

CEOG (Centrale Électrique de l’Ouest Guyanais)  

📍 Guyane
🏗️ Porteur de projet : Hydrogène de France (HDF), Meridiam, SARA
🎯 Objectif principal : Créer une solution de stockage d’énergie couplant photovoltaïque, batteries et hydrogène vert pour alimenter des structures de grande à moyenne échelle. 

Avantages 

⚠️ Inconvénients 

  • Objectif de sécurisation de l’approvisionnement électrique d’un site isolé.
  • Couplage solaire + batteries + H₂
  • Faible empreinte carbone
  • Valorisation du solaire local 
  • Retour d’expérience encore limité
  • Besoin de soutien public 

 

 Ces expérimentations illustrent le potentiel de l’hydrogène vert comme vecteur d’autonomie énergétique dans les ZNI. Elles mettent toutefois en lumière des défis à relever : réduction des coûts, montée en puissance des capacités et pérennisation des dispositifs de soutien. 

La Réunion et l’hydrogène vert : état des lieux et perspectives 

À La Réunion, plusieurs projets récents ont exploré le potentiel de l’hydrogène dans un objectif d’autonomie énergétique, de stockage renouvelable et de mobilité propre. Ces initiatives marquent des avancées notables, mais soulignent également les freins techniques, économiques et opérationnels qui restent à surmonter. 

Micro-réseau hydrogène de Mafate (Projet SAGES) 

📍 Localisation : Îlet de La Nouvelle, Cirque de Mafate, La Réunion
👥Partenaires : Projet mise en œuvre par Powidian et commandité par EDF SEI et le SIDELEC
🎯Objectif : Fournir une autonomie énergétique complète à trois bâtiments publics (école, dispensaire, atelier ONF) via une combinaison de production solaire, stockage par batteries et hydrogène.
Période de mise en œuvre : 2017-2021
🔋Autonomie : Plus de 10 jours en conditions peu ensoleillées en condition d’autoconsommation totale. Le micro-réseau était 100% autonome. 

Retour d’expérience : 

  • La technologie a démontré son efficacité, mais la consommation des usagers s’est révélée très inférieure aux prévisions, entraînant un cyclage insuffisant de la chaîne hydrogène, avec un impact négatif sur sa durabilité. Notamment, la non-utilisation de l’électrolyseur a eu pour conséquence une stagnation de l’eau, ce qui a entraîné une dégradation de sa conductivité. Cette situation a endommagé de manière irréversible certains stacks de l’électrolyseur. De ce fait, un retour d’expérience important a été l’instauration d’un contrôle systématique de la conductivité de l’eau en entrée de l’électrolyseur.
  • Le projet n’a pas été reconduit au-delà de sa phase de démonstration, en raison de difficultés de maintenance, des conditions climatiques exigeantes et du coût élevé de l’infrastructure. L’installation a été endommagé par un incendie exogène au système. A ce titre, les organes de sécurité et notamment la purge du système H2 à parfaitement fonctionné lors de l’accident. 

 

Station hydrogène de Sainte-Suzanne (SIDELEC) 

📅 Inauguration : 28 mars 2025.
📍Localisation : Siège du SIDELEC, Sainte-Suzanne, La Réunion.
👥Partenaires : État, Région, Département, EDF, AFD, FNCCR et la Banque des Territoires
🎯 Objectif : Démonstration de la production et de la distribution d’hydrogène vert pour la mobilité. 

🔧 Caractéristiques techniques : 

  • Production d’hydrogène vert à partir d’énergie photovoltaïque. 
  • Capacité de recharge pour deux véhicules légers à hydrogène. 
  • Bâtiment en autoconsommation partielle, reposant sur une architecture hybride combinant production d’hydrogène pour la mobilité et alimentation électrique des usages internes. Les données précises sont en cours de consolidation 

Usage : Mise en circulation de deux véhicules légers Toyota Mirai fonctionnant à l’hydrogène. Ces véhicules sont destinés à la démonstration technologique et non à un déploiement à grande échelle à ce stade. 

Pour en savoir plus : 🔗 https://www.linkedin.com/posts/sidelec

 Vers une structuration de l’écosystème réunionnais 

Alors que les expérimentations locales se multiplient, une nouvelle dynamique s’installe à La Réunion avec la création, en 2025, d’une délégation régionale de France Hydrogène, portée par Énergies Réunion à l’initiative de la Région. 

Dans le cadre de sa création récente, la délégation s’est donnée pour ambition de sensibiliser et renforcer les compétences du tissu local en vue de structurer et d’accélérer le développement des filières hydrogène. Pour cela, elle s’appuie sur un écosystème représentatif d’acteurs publics et privés. Cette dynamique vise à inscrire le territoire de La Réunion dans une trajectoire d’autonomie énergétique durable à l’horizon 2050, en faisant de l’hydrogène un levier central de décarbonation des transports, des réseaux électriques et des activités stratégiques associées. 

🎯 Objectifs stratégiques de la délégation régionale

La mission de cette instance territoriale s’articule autour de trois axes prioritaires, traduits en actions opérationnelles et livrables concrets : 

➡️ Construire une vision territoriale intégrée du développement de l’hydrogène à La Réunion
➡️ Accompagner les porteurs de projets publics et privés et contribuer à la structuration d’un projet industriel d’envergure
➡️ Promouvoir l’acculturation et renforcer la communication autour de l’hydrogène  

À travers cette démarche, la délégation ambitionne de structurer un écosystème cohérent et résilient, adapté aux spécificités d’un territoire insulaire non interconnecté comme La Réunion. En tant que membre de cette délégation, et co-signataire du contrat de filière régional sur les énergies renouvelables, TEMERGIE contribuera activement à l’animation et à la structuration de la filière hydrogène sur le territoire.